CONAKRY – 09 avril 2025 – Pendant que le peuple guinéen cherche désespérément le bouton « pause » sur la télécommande de la transition, un ancien du RPG arc-en-ciel, reconverti en jardinier de la démocratie, arrose généreusement les racines d’un arbre pas comme les autres : l’Arbre à Palabres. Et devinez quoi ? Ses fruits ont un goût prononcé pour les candidatures surprises… ou pas si surprises que ça.
N’bany Sangaré, ex-jeune du RPG et désormais grand-papillon politique virevoltant autour du Général Mamadi Doumbouya, a annoncé en grande pompe – et probablement sans klaxon pour déranger le voisinage, son soutien à la candidature du tombeur devenu sauveur.
« Le peuple veut Mamadi, les oiseaux chantent Mamadi, les moustiques piquent Mamadi ! », aurait-il presque déclaré, l’œil vif et le verbe haut, devant un parterre de fidèles militants – et quelques curieux attirés par l’odeur d’un éventuel sandwich gratuit.
L’Arbre à Palabres, visiblement dopé à l’engrais constitutionnel maison, ne fait pas dans la demi-mesure : avec l’aide d’une cinquantaine de partis politiques (ou ce qu’il en reste depuis le grand ménage de la transition), la structure a lancé un mouvement au nom aussi modeste qu’une allocution présidentielle : l’Alliance des Forces Patriotiques (AFPA). Traduction : « Nous sommes prêts à tout pour que Mamadi reste, même si l’élection doit ressembler à un épisode de télé-réalité où il est seul dans le confessionnal. »
Sangaré, l’ancien amoureux d’Alpha Condé, compare désormais les « réalisations » du Général à celles de son ancien idole avec une finesse toute relative :
« Comparez les cinq ans d’avant au deux ans d’après, et vous verrez : routes, écoles, salaires… le paradis s’installe, mais pas trop vite quand même. »
Il oublie toutefois de mentionner que le paradis en question est encore en chantier, que le bitume brille plus en conférence qu’en banlieue, et que les enseignants ont toujours plus de craie que de paie.
Mais l’homme politique est formel : “il vaut mieux garder Mamadi”, comme un bon vieux frigo soviétique : il ne fait peut-être pas de glace, mais il tient bon, coûte que coûte.
Une question reste entière : assiste-t-on à une vraie volonté populaire ou à un remake bien ficelé de la politique à la sauce « transitoire éternelle » ? N’bany, lui, a tranché : “le peuple veut, donc nous organisons”.
En attendant, sous l’Arbre à Palabres, on entend déjà les cigales politiques chanter… en espérant que l’ombre de cet arbre ne cache pas une forêt de petits calculs bien enracinés.