Dans une interview exclusive accordée à PolitikoDrome.com ce mardi, 15 Avril 2025, Rafiou SOW, président du Parti du Renouveau et du Progrès (PRP) et responsable de la commission Organisation, mobilisation et affaires sociales de l’ANAD, s’est exprimé sur l’état actuel de l’alliance politique, les départs récents au sein de l’UFDG et les perspectives électorales dans un contexte de transition floue.
PolitikoDrome.com : Monsieur Rafiou SOW, bonjour.
Rafiou SOW : Bonjour.
Vous êtes un haut responsable de l’ANAD. Pourtant, de l’extérieur, on a l’impression que l’alliance est en sommeil depuis plusieurs mois. Que se passe-t-il réellement ?
Rafiou SOW : À l’ANAD, nous sommes en pleine phase de réflexion stratégique. Nous consultons nos militants, nous renforçons notre implantation sur le terrain. Le fait que nous communiquions moins ne veut pas dire qu’il ne se passe rien. Bien au contraire, comme on aime à le dire : quand le politique se tait, c’est qu’il travaille en profondeur.
Le départ de figures aussi puissantes politiquement comme Diao Baldé et Cellou Baldé ne fragilise-t-il pas l’Alliance ?
Rafiou SOW : Il faut rappeler que l’ANAD regroupe quatorze partis politiques, tous dirigés par des cadres et des intellectuels engagés. Le départ d’une ou deux personnes ne remet pas en cause la solidité de l’alliance. Cela permet même à d’autres figures d’émerger et de prendre plus de responsabilités.
L’UFDG, principal moteur de l’ANAD, connaît pourtant des remous internes. Cela n’affecte-t-il pas l’Alliance pour l’alternance démocratique ?
Rafiou SOW : Le PRP est un allié de l’UFDG, et je peux vous assurer que tout le monde n’est pas en crise. L’UFDG reste debout. Dans tous les partis politiques, il y a des arrivées et des départs : c’est normal. Même au sein du CNRD, certains ont quitté le navire. Ce sont les aléas de la vie politique. L’ANAD, elle, continue de fonctionner normalement.
Le cadre de dialogue politique est au point mort. Est-ce par manque de volonté des politiques ou du CNRD ?
Rafiou SOW : Très franchement, le CNRD n’a jamais été capable d’organiser un véritable cadre de dialogue. Il faut avoir le courage de le dire. Même sous Alpha Condé, malgré tout, un cadre de dialogue existait. Pourtant, à son arrivée, le président de la transition avait promis d’impliquer tous les acteurs sociopolitiques. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. On tente de calmer les tensions avec des discours sur un hypothétique couplage des élections, mais la vérité, c’est qu’ils n’ont aucune intention d’organiser des élections libres et transparentes.
Le CNRD a récemment confié le programme national de recensement et l’organisation des élections au MATD, écartant ainsi la CENI. Comment interprétez-vous cette décision ?
Rafiou SOW : C’est une stratégie claire pour gagner du temps. Le CNRD sait que cela ne passera pas, mais ils veulent repousser les élections indéfiniment. Nous ne pouvons pas accepter que les autorités de la transition, qui pourraient être candidates, organisent elles-mêmes les élections. C’est inacceptable. Ce serait tout sauf une élection libre et crédible.
Les partis de l’ANAD sont-ils prêts à participer aux prochaines échéances électorales ?