Conakry, 21 avril 2025 – Ce lundi au Palais du Peuple, la craie a cédé la place aux discours. À l’occasion de la célébration des acquis du CNRD dans l’éducation, le Premier ministre Amadou Oury Bah a troqué la toge académique pour l’armure du prophète républicain. Objectif : chanter la gloire de la refondation et de son pilier sacré – la stabilité.
Sous les applaudissements nourris du Mouvement National des Enseignants de Guinée, le chef du Gouvernement a livré sa vision du progrès guinéen, version long terme :
« Ce que nous faisons, nous ne le faisons pas pour maintenant, nous le faisons pour demain. »
Traduction : si vous ne voyez rien bouger aujourd’hui, c’est normal. C’est du travail de fourmi… temporelle. Mais l’essentiel du message tenait en deux mots : continuité et stabilité. Deux concepts soudain devenus synonymes de Général Mamadi Doumbouya, à qui Amadou Oury a envoyé son soutien en direct live :
« La Guinée a besoin de stabilité, de continuité, pour que le programme engagé soit réussi. »
Et quoi de plus stable qu’un pouvoir militaire installé depuis trois ans, soutenu par une biométrie en béton ? Car le deuxième grand chantier évoqué, c’est le PN-RAVEC. Derrière ce doux acronyme, un recensement biométrique présenté comme l’arme fatale de la modernisation :
« Une fois qu’on aura fini tout ce processus, un retour en arrière devient impossible. »
En d’autres termes : entrez dans la base de données, oubliez le reste. Vos empreintes bâtiront la République nouvelle. Puis, dans une envolée lyrique, le Premier ministre a appelé les enseignants à se considérer comme des soldats du développement, avant de conclure sur un message grave mais rassurant :
« La volonté du Général, c’est de faire en sorte que la Guinée change en profondeur… que la fraternité soit une réalité. »