Conakry, 08 MAI 2025 – « Nous vaincrons. » Voilà le refrain entonné par la jeunesse du RPG arc-en-ciel, dans un communiqué où le sérieux militaire côtoie la panique bien civile. Car pendant que la Direction nationale de la jeunesse agite le drapeau jaune et appelle à l’ordre, plus de 50 sections locales du parti ont publiquement enfilé… le treillis de circonstance.
Le crime ? Avoir prêté allégeance — publiquement — au Général Mamadi Doumbouya, chef du CNRD et actuel homme fort de la transition guinéenne. Et pour enfoncer le clou, ces sections l’auraient fait en brandissant l’image du Professeur Alpha Condé et le logo du RPG. Autant dire : trahison sur fond d’imposture graphique.
Dans son communiqué, la jeunesse du RPG gronde. Elle fustige une « tentative de manipulation », accuse certains Secrétaires Généraux des Sections d’avoir fomenté de « faux mouvements de soutien », et appelle tous les responsables à la base à rentrer dans les rangs. Car non, rien de tout cela n’a été « instruite par la direction nationale du parti », encore moins par le professeur en chef du silence politique, Alpha Condé.
Sauf que… la base, elle, ne répond plus. Le général-président, lui, parle fort. Il gère les institutions, les promotions, les réformes… et désormais, les anciens bastions du RPG. Même la nostalgie militante ne suffit plus à retenir des structures locales qui, jadis, défilaient fièrement pour le « champion ». Aujourd’hui, elles claquent des saluts devant le nouveau chef.
Alors, entre un clairon qui sonne depuis l’exil et des pas de danse qui s’alignent avec le régime du moment, le RPG tente de sauver la façade. Mais comme souvent en politique guinéenne, les murs craquent avant que les pancartes ne tombent.
Le vrai message est donc peut-être ailleurs : la guerre des symboles ne fait pas le poids face à la réalité du pouvoir. Et dans ce pays, celui qui tient Kaloum tient les sections.
