Fonction Publique : La Journée Portes Ouvertes ou comment emballer Simandou 2040 dans du papier cadeau

Conakry, 09 mai 2025 – la Guinée a été témoin d’un spectacle haut en couleurs organisé par le Ministère du Travail et de la Fonction Publique. La 2ème édition de la Journée Portes Ouvertes a réuni un parterre de politiciens, syndicalistes, et partenaires étrangers autour du thème : « Le rôle de l’administration du travail dans l’atteinte des objectifs du programme Simandou 2040 ». Si le titre semble en soi une promesse de révolution industrielle, la réalité sur le terrain risque de ne pas être aussi glorieuse.

Le ministre Faya François Bourouno a bien fait son travail. Son discours, chargé de termes comme « emplois décents », « compétences locales », et « cohésion sociale durable », aurait pu faire croire à un miracle économique à la guinéenne. Le programme Simandou 2040, ce gigantesque projet minier et infrastructurel, aurait-il enfin trouvé sa voie vers la prospérité pour tous ? La réponse, malheureusement, semble se perdre dans les promesses non tenues du passé. Car entre les mots et les actes, la Guinée a souvent pris des airs de « pays du futur »… dans un éternel retard.

Abdoulaye Camara, porte-parole des syndicats, n’a pas mâché ses mots. Il a rappelé l’importance de réformer les lois du travail, la sécurité sociale et d’adopter un pacte de stabilité pour garantir un développement « sans effets boomerang ». Un appel pertinent, certes, mais pas nouveau. Les syndicats guinéens, par leur passé de résistance, ont toujours été en première ligne pour éviter que le gouvernement ne se transforme en dictateur économique. Mais, avec des promesses non suivies de faits, ce discours sonne souvent comme une rengaine.

Derrière cette journée dite « portes ouvertes », un questionnement plus profond se cache : cette scène de dialogues et de promesses n’est-elle qu’un autre théâtre où chacun joue son rôle sans se soucier de l’après ? Le gouvernement, en lançant Simandou 2040, espère peut-être marquer l’histoire. Mais la question reste : est-ce que les Guinéens, ceux qui sont censés bénéficier de cette prospérité, pourront un jour goûter à la promesse d’emplois décents ? Ou serons-nous encore une fois réduits à spectateurs d’un grand projet minier dont les bénéfices finiront dans les poches des mêmes élites ?

Au final, la Journée Portes Ouvertes est un joli exercice de communication, mais il est difficile de ne pas y voir une diversion. Simandou 2040 ne peut pas se contenter de discours lisses et d’applaudissements politiques. La vraie question est de savoir si la Guinée saura transformer les rêves en réalité. Et là, mesdames et messieurs, le grand défi commence.