Kankan, 10 mai 2025 – Cette a connu une grande première : le lancement officiel du Collectif des Journalistes Professionnels pour la Promotion des Acquis du CNRD (CJPPAC). Une plateforme de journalistes “aguerris” qui se donnent pour mission de raconter le pays… mais surtout celui que le pouvoir militaire aimerait qu’on voie.
Réunis à la bibliothèque Lanciné-Williams — haut lieu de savoir et désormais de storytelling républicain — les membres du CJPPAC ont déroulé leur vision : informer, certes, mais dans le respect d’une objectivité bienveillante. Traduction : dire ce qui marche, avec enthousiasme, et taire ce qui fâche, avec élégance.
« Un bon journaliste doit aussi savoir parler du train qui arrive à l’heure », a martelé Cheick Mamady Condé, coordinateur du collectif, dans une envolée lyrique qui ferait rougir un chef de gare.
Le collectif, composé de professionnels venus de Kankan, Siguiri, Kouroussa, Kérouané et Mandiana, promet des reportages sur les “grands chantiers” du CNRD, des immersions dans les villages reculés et une lutte active contre la désinformation — sauf, visiblement, celle institutionnelle. L’idée ? Devenir un miroir fidèle… mais nettoyé à l’eau bénite militaire.
« Il est urgent que nous disposions de moyens logistiques, d’un siège, de matériel », plaide Condé. L’objectivité coûte cher, surtout quand elle voyage en pick-up siglé CNRD.
Mais attention, qu’on ne s’y trompe pas : le CJPPAC ne veut pas être perçu comme un instrument de propagande. Il veut juste “valoriser les actions” du pouvoir, tout en servant de “relais” entre les citoyens et les autorités. Ce n’est donc pas de la communication politique, c’est du journalisme… avec filtre pro-gouvernemental intégré.
Le parrain de l’événement, l’ex-ministre de la Justice Alphonse Charles Wright, a prodigué un discours digne d’un TED Talk de transition :
« Vous ne pouvez pas être avec le Président dans l’espoir qu’on vous donne de l’argent. Il n’en a pas pour tout le monde ! » a-t-il lancé, avant de rappeler que la loyauté, aujourd’hui, ne se paye pas en espèces, mais en “engagement responsable”.