Conakry, 10 mai 2025 – l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) tenait son assemblée générale ordinaire à son siège de la Minière. Devant un parterre de militants venus en nombre, le vice-président du parti, Dr Fodé Oussou Fofana, a livré un discours énergique, presque solennel : “Recensez-vous ! Recensez vos époux, vos frères, vos voisins, vos enfants de plus de 10 ans !”
Loin d’un simple rappel administratif, c’est un véritable appel au civisme qu’il a lancé. L’opposition, souvent critique du processus électoral guinéen, choisit cette fois de mobiliser ses bases autour du recensement. Et cela pourrait bien surprendre : car si l’on doute parfois de la transparence des scrutins, l’UFDG rappelle que l’absence de participation garantit, elle, une chose avec certitude — la marginalisation.
Dr Oussou insiste :
“Le recensement, c’est la première arme du changement. Se faire recenser, ce n’est pas un simple acte administratif, c’est un devoir citoyen.”
Pour le parti, il s’agit de réaffirmer l’existence politique de chacun dans un système électoral jugé bancal, mais dans lequel il faut malgré tout peser.
Le message est clair : sans inscription sur les listes, pas de carte d’électeur. Et sans carte, aucune chance de voter, ni pour Cellou Dalein Diallo, ni pour personne.
“Si vous ne vous recensez pas, vous ne serez pas sur la liste électorale. Si vous ne pouvez pas voter, vous ne pouvez pas nous aider à gagner.”
Certains y verront un paradoxe : participer à un processus que l’on dénonce régulièrement. Mais c’est justement là que réside le dilemme stratégique d’une opposition en République de Guinée : refuser le système, c’est disparaître. Le contourner est illusoire. Le défier de l’intérieur devient alors un pari calculé.
L’intervention de Dr Oussou prend parfois des allures de croisade démocratique :
“Pourquoi c’est important ? Parce que c’est la seule façon de garantir des élections représentatives.”