Une nouvelle constitution ? L’Union européenne y croit… même si les pages sont encore blanches

Conakry, 09 Mai 2025 – Jolita Pons, l’ambassadrice de l’Union européenne en Guinée, a tenu à donner son avis sur l’avenir politique du pays, à l’aube du référendum et des élections tant attendues. Si la diplomate européenne se veut optimiste, ses propos laissent place à plus de questions que de réponses.

Pour commencer, elle a décrit la Guinée comme étant à « la croisée des chemins ». Un cliché, certes, mais pas complètement faux. Après des années de turbulences, le pays semble, en effet, se trouver à un tournant décisif. La promesse ? Un retour à l’ordre constitutionnel, avec une nouvelle constitution à la clé et des élections qui, selon elle, marqueront le début d’une ère nouvelle. Mais est-ce vraiment l’avènement d’un changement ou une simple illusion d’optique ?

La diplomate a insisté sur l’importance de la « bonne gouvernance » et a espéré un pays ouvert à la critique, à la différence et à l’intérêt public. Une vision idéale, mais difficile à concilier avec les réalités politiques actuelles. Les Guinéens ont déjà vu des promesses similaires brisées, et difficile de leur en vouloir s’ils restent circonspects face à ces nouvelles déclarations. Le peuple, qui se prononcera bientôt sur une nouvelle constitution, a-t-il réellement l’opportunité de choisir librement ? Ou ce sera-t-il encore une énième mascarade électorale ?

Les futurs dirigeants, selon l’ambassadrice, devront s’attaquer à des problématiques urgentes : l’éducation, la justice, et l’éradication des violences faites aux femmes. Des ambitions louables, mais qui, dans le contexte guinéen, sonnent presque comme des répétitions sans fin de discours déjà entendus. Qui peut réellement croire qu’un changement majeur est possible lorsque les bases de ce changement sont toujours aussi fragiles ?

Et pendant que l’ambassadrice de l’UE peint des rêves de prospérité partagée et de développement inclusif, le ministre du Plan, Ismaël Nabé, assure que la Guinée « sera au rendez-vous des grandes opportunités ». Un joli message d’optimisme, mais qu’en est-il des opportunités concrètes pour le peuple, au-delà des discours ?

En résumé, l’appel à la démocratisation et à l’amélioration des conditions de vie en Guinée sonne presque comme un refrain que l’on nous rabâche depuis des années. Retour à l’ordre constitutionnel ? Oui, mais est-ce un véritable changement ou une nouvelle façade pour camoufler l’inertie politique ? Le peuple guinéen semble, une fois de plus, être pris entre le marteau de l’espoir et l’enclume du scepticisme.