Secteur Minier: L’État transforme les anciens permis en « zones de réserve stratégique » explication

Conakry, 20 Mai 2025 – les autorités de transition poursuivent leur politique de reprise en main du secteur minier. À travers un arrêté signé par le ministre des Mines et de la Géologie, Bouna Sylla, plusieurs permis miniers récemment retirés à des sociétés privées ont été reclassés en « zones de réserve stratégique ».

L’annonce a été faite ce mardi  à la télévision nationale, par la voix du ministre secrétaire général de la Présidence, le général Amara Camara.

Cette décision intervient dans un contexte d’assainissement du cadastre minier. Depuis quelques semaines, plus d’une centaine de titres miniers ont été retirés à des entreprises opérant dans divers domaines : bauxite, fer, or, diamant, métaux de base. Les motifs avancés vont du non-respect des engagements contractuels à l’inactivité prolongée sur les sites, en passant par des irrégularités administratives et techniques.

Le reclassement de ces périmètres en « zones de réserve stratégique » signifie que l’État choisit de les protéger temporairement et d’en reprendre le contrôle total. Ce mécanisme permet de geler l’octroi de nouveaux permis sur ces zones, le temps de redéfinir les conditions d’exploitation, souvent dans une logique plus rigoureuse et plus favorable à l’intérêt national. Ces réserves sont donc des portions du territoire considérées comme hautement stratégiques, dont les ressources ne peuvent être mises en valeur qu’à travers une gestion encadrée, pilotée par l’État ou confiée à des opérateurs jugés plus crédibles.

Cette approche s’inscrit dans une volonté affirmée de souveraineté minière. Elle vise à mieux encadrer l’exploitation des ressources naturelles, à corriger les lacunes du passé, et à faire en sorte que la richesse minière de la Guinée profite davantage au développement national. Bien que l’arrêté ne cite aucun nom d’entreprise, il laisse entrevoir une restructuration en profondeur du cadastre minier, qui pourrait déboucher dans les prochains mois sur de nouveaux appels à manifestation d’intérêt assortis de cahiers des charges renforcés.

À travers ces réformes, le gouvernement entend poser les bases d’une gouvernance plus responsable et plus stratégique de son sous-sol.