Le retour de Ousmane Gaoual : quand la justice oblige l’UFDG à ravaler son exclusion

Conakry, 23 Mai 2025 – C’est un coup de théâtre judiciaire qui vient secouer les fondations déjà fragilisées de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG). Le Tribunal de Première Instance de Dixinn a annulé l’exclusion d’Ousmane Gaoual Diallo, actuel ministre des Transports, et exige sa réintégration pure et simple dans le parti. Une décision qui sonne comme un retour de boomerang pour la direction de l’UFDG.

Autrement dit, le fils (désavoué) revient à la maison, non pas par pardon, mais par convocation judiciaire. Et cette fois, c’est la justice qui tient la clé du portail.

Pour rappel, Ousmane Gaoual, figure historique du parti et ex-bras droit de Cellou Dalein Diallo, avait été exclu en 2022 après avoir accepté de servir comme ministre dans le gouvernement de transition dirigé par les militaires du CNRD. Une trahison aux yeux de la direction, un « choix républicain » selon l’intéressé. L’affaire avait viré au règlement de comptes politique, jusqu’à ce que Gaoual dégaine… un recours en justice.

Le tribunal lui a donné raison, estimant que les statuts du parti n’avaient pas été respectés et que les principes démocratiques internes avaient été joyeusement ignorés. Le message est clair : on ne gère pas un parti comme une entreprise familiale en crise.

En face, l’UFDG reste muette. Aucun communiqué officiel, comme si le choc était trop dur à digérer. Interrogé par nos soins, Abdoulaye Bah, coordinateur des fédérations de l’intérieur, a botté en touche : « La décision nous autorise à tenir notre congrès. » Ambiance…

Du côté des avocats, une réunion est prévue lundi pour décider de la ligne à suivre. Contester ? Plier ? Recomposer ? Les paris sont ouverts.

Mais ce que la justice a réintégré, la politique saura-t-elle le digérer ? Car ce retour forcé relance toutes les fractures internes : leadership contesté, absence de congrès depuis des années, guerre de positionnements… Et au milieu, un ministre toujours en fonction, dans un régime que l’UFDG prétend combattre.

Ousmane Gaoual revient donc par la grande porte, que la justice a déverrouillée à coups d’article 6 et de rappel à l’ordre démocratique. Reste à savoir si la maison UFDG tiendra le choc ou si le retour du fils prodige précipitera le chaos.

Dans tous les cas, l’UFDG vient d’apprendre une leçon : exclure est facile, mais ravaler peut laisser un goût amer.