Michel Kamano, la fuite politique qui révèle la faiblesse de la justice guinéenne

Conakry, 23 Mai 2025 – La justice guinéenne vient de confirmer ce que tout le monde savait déjà, ou presque : Michel Kamano, l’ex-premier questeur de l’Assemblée nationale, est bel et bien condamné à 5 ans de prison ferme. Mais voilà, le sieur Kamano, toujours en cavale à l’étranger, préfère jouer à cache-cache avec la justice plutôt que d’affronter les barreaux.

La chambre des appels de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a donc tranché, confirmant la lourde sentence prononcée par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Une amende de 10 millions de francs guinéens, 5 milliards de dommages et intérêts, confiscation de tous ses biens, et cerise sur le gâteau : un mandat d’arrêt international pour le retrouver.

Sauf que pour l’instant, ce mandat d’arrêt a plus l’air d’un message dans une bouteille jetée à la mer qu’une réelle menace. Michel Kamano, alias « l’homme qui valait 5 milliards », s’offre pour l’instant une retraite dorée hors de portée des juges, loin des regards scrutateurs des Guinéens fatigués des scandales à répétition.

Cette fuite manifeste n’est pas qu’un simple délit de fuite. C’est un véritable camouflet lancé à une justice qui, sur le papier, joue les gros bras, mais dans les faits, ressemble parfois à un soufflé qui retombe avant d’être servi. La condamnation est actée, mais son exécution ressemble à une fiction politique.

Michel Kamano, en s’exilant ainsi, défie à la fois la loi et le peuple guinéen. Il donne l’impression que, dans ce pays, certains ont le privilège d’échapper à leurs responsabilités grâce à un ticket aller sans retour. Un privilège politique déguisé en fuite bien organisée.

À tous ceux qui croient encore en la justice guinéenne, la question brûle les lèvres : combien de temps faudra-t-il encore attendre pour que les mots « égalité » et « justice » cessent d’être des slogans creux ? Et surtout, combien de temps Michel Kamano continuera-t-il à se pavaner loin des tribunaux, tandis que le peuple, lui, reste enfermé dans la cage d’une impunité trop évidente ?

Alors, Michel Kamano, quand penses-tu rentrer pour assumer tes actes ? Ou préfères-tu prolonger cette escapade aux frais du contribuable guinéen, pendant que la justice continue de te courir après sans jamais te rattraper ?