Parti UFDG : Enfin un congrès pour renouveler tout… sauf Cellou Dalein

Conakry, 28 mai 2025 – L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) l’a fait. Enfin. Après des années de pilotage automatique, un Congrès national extraordinaire est convoqué pour le 6 juillet 2025 à Conakry. Selon une note officielle signée par le Dr Fodé Oussou Fofana, vice-président chargé des Affaires sociales et juridiques, l’objectif est clair : renouveler les instances nationales.

Mais attention : toutes les instances ne sont pas concernées. Le fauteuil présidentiel, lui, semble solidement vissé. Autrement dit, le changement oui, mais sans toucher à Cellou Dalein Diallo. On ne change pas un homme qui perd — pardon — qui résiste depuis 15 ans.

Ce congrès « historique » tombe à point nommé, dans un contexte où les partis politiques tentent de se repositionner à l’approche (hypothétique) des prochaines élections. L’UFDG, conscient que le paysage bouge, joue donc la carte du lifting organisationnel. Mais pas question de bousculer l’ordre établi : le commandant reste à la barre, même si le navire a connu plusieurs naufrages électoraux.

L’ordre du jour, d’une sobriété presque suspecte, ne contient qu’un seul point :

1. Renouvellement des instances nationales

Rien sur le bilan du président, rien sur la stratégie politique, encore moins sur la position du parti face au CNRD ou aux tractations constitutionnelles. On renouvelle, mais à l’aveugle. Surtout sans débats gênants.

Dans ce type de congrès, l’art consiste souvent à déplacer les pions sans jamais toucher au roi. Quelques secrétaires généraux promus, des comités féminins « dynamisés », une jeunesse « impliquée », et le tour est joué. En apparence, le parti bouge. En réalité, il tourne sur lui-même comme un ventilateur en saison sèche : beaucoup de bruit, mais toujours la même chaleur.

Pour les observateurs les plus critiques, ce congrès risque d’être plus symbolique que stratégique. Tant que la question du leadership ne sera pas posée — ou même simplement évoquée — le renouvellement aura des allures de ravalement de façade. La base militante, lassée des discours recyclés, attendait peut-être autre chose qu’un simple changement de rideaux.

À l’UFDG, on renouvelle les instances… mais on laisse le chef intact. Après tout, pourquoi changer une stratégie qui ne marche pas ?