Conakry, 28 mai 2025 — C’est désormais officiel : le ministère des Mines a annulé plus de 140 titres miniers, dans le cadre d’un vaste « assainissement du cadastre minier ». Objectif déclaré : « libérer les zones occupées de façon non conforme afin de les réattribuer à des investisseurs capables de les valoriser au bénéfice de l’État et des communautés ».
L’opération, qualifiée de « nécessaire pour la rationalisation de la gestion du domaine minier », fait surtout penser à une stratégie de pré-campagne bien huilée. Avant de consulter le peuple, on trie les mines ; avant les urnes, les gisements.
Car derrière le vocabulaire technique du communiqué — « nettoyage du cadastre minier », « occupation irrégulière», « protection contre la spéculation foncière » — se cache une réalité plus crue : la transition trie ses partenaires économiques comme elle trie ses soutiens politiques.
Et que dire de cette perle : « Il n’est pas admissible que des titres miniers, accordés dans l’espoir d’une mise en valeur des ressources, dorment pendant plusieurs années, alors que des investisseurs sérieux sont en attente » ?
Un investisseur « sérieux », en Guinée version 2025, c’est probablement quelqu’un de bien réveillé, bien introduit, et bien aligné avec les ambitions géo-politiques du moment.
Ce grand ménage a donc moins l’air d’une opération de propreté que d’un réglage stratégique : remettre la main sur les zones juteuses, récompenser les loyautés, sécuriser des ressources avant un virage constitutionnel décisif.