Virée mardi, re-nommée jeudi : Souadou Baldé rebondit mieux que le franc guinéen

Conakry, 29 mai 2025 –  En Guinée, les mauvaises nouvelles n’attendent pas. Les bonnes surprises non plus. C’est ainsi que Souadou Baldé, ex-2e vice-gouverneure de la Banque centrale, limogée mardi 27 mai, a été recyclée jeudi 29 mai à la tête du Patrimoine bâti public, une structure stratégique rattachée à la Présidence. Deux jours chrono. Le chômage, c’est pour les autres.

Entre la monnaie nationale et les immeubles de l’État, le choix était logique : confier le béton à une ancienne banquière. Après tout, qui mieux qu’une spécialiste du cash pour gérer les bâtiments de la République.

Ce poste était vacant depuis janvier, après le limogeage musclé de Mohamed Doussou Traoré et Aly Soumah, ex-DG et DGA, pour suspicion de détournements. Une petite habitude locale. Et quand le général Doumbouya vide un fauteuil, ce n’est jamais pour le laisser prendre la poussière : rotation express garantie.

D’ailleurs, Souadou ne revient pas seule : elle sera secondée par Nafissatou Cissé, communicante de profession. Un duo complémentaire : l’une gère les briques, l’autre les éléments de langage. Car il faudra bien expliquer pourquoi une cadre tout juste débarquée d’une autre institution est parachutée dans une structure historiquement gangrenée par la magouille immobilière.

Le message est clair : en Guinée, un limogeage n’est pas une sanction, c’est une relocalisation. On ne vous chasse pas, on vous repositionne. Vous étiez dans les finances ? Direction le foncier. Vous gérez mal ? Changez de décor. Ici, l’échec s’amortit comme un vieux bâtiment fissuré : avec une couche de peinture et un nouveau titre.