CONAKRY 12 Avril 2025: S’il y avait un brevet d’opposition politique, Hadja Aïcha Bah distribuerait les copies avec mention : « À revoir sérieusement ».
Interrogée par PolitikOdrome.com sur les critiques émises par l’opposition contre le régime de Mamady Doumbouya, Hadja n’y va pas par quatre chemins :
« Vous savez, on le dit toujours en Afrique : l’opposition est bête. Elle ne sait pas lire. Elle ne sait pas analyser. »
Un Carton rouge qu’elle distribut sans appel. Juste une gifle politique avec un sourire d’enseignante à la retraite. La maîtresse a parlé. Si l’on en croit Hadja Aïcha Bah, l’opposition guinéenne ne comprendrait ni les consignes, ni le contexte, ni les nouvelles règles du jeu. Elle viendrait aux examens politiques sans stylo, sans brouillon, et surtout sans esprit d’analyse. Une forme de dyslexie démocratique aiguë.
« Ils veulent le pouvoir… mais ils ont oublié le peuple. » soutient-elle
C’est beau, c’est profond, c’est presque un haïku politique. On imagine déjà un opposant en train de feuilleter la Constitution comme un étudiant découvre La Princesse de Clèves la veille du bac : en diagonale, sans passion, et avec l’envie d’en finir vite.
« Ce n’est pas le pouvoir qu’il faut chercher, c’est le pays »affirme -t-elle d’emblée.
Voilà la leçon du jour. Et dans le rôle de la prof principale, Hadja Aïcha Bah. Ex-onusienne, facilitatrice du dialogue national et désormais donneuse de devoirs à l’opposition. L’opposition, elle, proteste. Comme toujours. Mais protester est déjà, selon Hadja, un signe de manque de compréhension :
« Quand vous savez que vous n’allez pas réussir, faites autre chose. »
Hadja l’a dit, redit, et martelé avec tendresse :
« Le Général Mamadi Doumbouya ne parle pas. Il agit.«