CONAKRY 12 Avril 2025 – C’est désormais officiel : Mamady Doumbouya ne s’est toujours pas déclaré candidat, mais 53 partis politiques ont déjà sauté sur la perche tendue comme un chat sur un filet de poisson fumé. Regroupés au sein de l’Alliance des Forces Patriotiques (AFP) — e club des fans inconditionnels de la transition — ces partis n’ont pas attendu l’appel du général pour lui répondre oui, deux fois oui, et même sans conditions.
Mais pendant que tout ce petit monde chantonne en chœur “Doumbouya président !”, Bah Ousmane, lui, fait ce qu’il sait faire de mieux : ne pas se mouiller.
Le président de l’UPR n’a pas signé. Il n’a pas refusé non plus. Il flotte, entre ciel et terre, comme un ballon d’essai politique qui attend de voir d’où vient le vent. Son parti, dit-il, est « en consultation ». Traduction : on attend de voir si le navire tient la mer avant de monter à bord.
Car Bah Ousmane, vétéran de la vie politique guinéenne, connaît trop bien la chanson : les alliances d’aujourd’hui sont les procès de demain. Alors, plutôt que de s’aligner avec les enthousiastes du premier rang, il préfère rester au fond de la salle, les bras croisés, en attendant que quelqu’un allume la lumière.
Mais que personne ne l’accuse de peur ou de calcul ! Non non, Monsieur le Président a tout prévu. Pour répondre aux mauvaises langues qui le soupçonnent de frissonner à l’idée de finir à la Maison Centrale s’il ne soutient pas Doumbouya, Bah Ousmane a sorti une punchline digne des meilleurs stand-ups politiques :
« En politique, il y a les 3 P : Prison, Potence, et Palais présidentiel. On n’a pas peur de ça. »