Reprise des AG de l’UFDG : Cellou Dalein ressort la boussole… au milieu des couteaux

Ce samedi 12 avril 2025, l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) fait sa rentrée politique officielle. Et autant dire qu’il y a du monde à mettre à l’ordre du jour : trahisons supposées, photos qui fuient, communiqués anonymes, marches douteuses, et remaniement interne façon ménage de printemps.

Au centre de cette tourmente, le président Cellou Dalein Diallo, plus que jamais sur la sellette, entend reprendre la parole et surtout reprendre le contrôle. Il l’a promis : il donnera des « directives ». À ce stade, ce seront peut-être des consignes de survie.

Parce que pendant que l’opposition ronflait, certains cadres de l’UFDG ont eu la bonne idée d’aller prendre le thé avec le Général Doumbouya. Les photos ont circulé, la toile s’est enflammée, et Cellou n’a pas apprécié. Résultat : remaniement express, plusieurs responsables comme Cellou Baldé, Maladho Diallo, Joachim Baba Millimouno, débarqués sans autre forme de procès. Moralité : à l’UFDG, on peut trahir en silence, mais pas en selfie.

Comme si ça ne suffisait pas, un communiqué mystérieux est sorti le 1er avril — non, ce n’était pas une blague — demandant à Cellou Dalein de quitter la présidence du parti pour devenir président d’honneur. Autrement dit : « Merci pour tout, maintenant fais joli en photo, mais laisse les grands parler ». Qui l’a écrit ? D’où vient-il ? Mystère. Mais il aura eu le mérite de rappeler que la trahison en politique commence toujours par un “avec tout le respect que je vous dois…”.

Et pendant que la maison brûle, certains militants — ou ce qu’il en reste — s’amusent à jouer les équilibristes. La bande de CERAG – l’UFDG dirigée par Ousmane Gaoual Diallo, a été aperçue hier à Boké, en pleine marche de soutien à Mamady Doumbouya. Comme quoi, à l’UFDG, chacun interprète “résistance” à sa manière : certains boycottent, d’autres marchent. Dans le même parti. Tranquille.

Face à ce décor de guerre froide interne, l’Assemblée Générale de ce samedi s’annonce explosive. Le discours de Cellou, lui, sera décortiqué, analysé, disséqué. Va-t-il sortir les griffes ? Tendre la main ? Tirer la prise ? En tout cas, il entend rappeler que la junte n’a jamais voulu d’un dialogue structuré ni crédible. Une manière de dire que ceux qui pactisent aujourd’hui avec le CNRD devraient au moins mettre du lubrifiant idéologique.