Bonne nouvelle : à partir de ce lundi 14 avril 2025 à 10h tapantes (heure guinéenne, donc variable selon la motivation des agents), les citoyens pourront officiellement obtenir leur Carte Nationale d’Identité Biométrique (CNIB) gratuitement. Oui, gratos, zéro franc, ni petit ni gros. Mais attention : gratuit ne veut pas dire simple. Et encore moins rapide.
Derrière cette générosité soudaine de l’État se cache un parcours administratif de type jeu de piste, ave c documents à rassembler, démarches à faire valider, et guichets à fréquenter (parfois plusieurs fois pour le même papier).
L’opération s’inscrit dans le cadre de l’Arrêté Conjoint A/2025/235/MATD/MSPC/MAEIAGE/CAB/SGG (non, ce n’est pas un mot de passe Wi-Fi) et du Décret D/2025/021/PRG/CNRD/SGG, qui instaurent la gratuité de la CNIB pour une première demande uniquement. On précise, au cas où certains penseraient que l’État est tombé amoureux du mot “gratuit”.
Les ministères concernés se sont empressés de saluer l’initiative du Président, censée alléger les difficultés des citoyens. Mais attention : l’allégement, ici, concerne uniquement le portefeuille — pas le stress, ni la file d’attente.
Ce qu’il vous faudra (accrochez-vous) :
Avant de pouvoir sourire devant la webcam poussiéreuse du poste de police le plus proche, il vous faudra :
Pour obtenir un extrait de naissance numérique :
- L’ancien extrait de naissance (que vous n’avez peut-être pas)
- Le jugement supplétif transcrit (si vos parents ont oublié de déclarer que vous êtes né)
- La fiche d’identification du PN-RAVEC (pour les connaisseurs de sigles abscons)
Ensuite, pour obtenir la carte biométrique gratuite :
- L’extrait de naissance numérique obtenu après la quête mentionnée ci-dessus
Et ensuite ? Direction les centres d’enrôlement, souvent équipés de deux chaises bancales, un ventilateur fatigué, un stylo attaché avec du fil, et une imprimante qui n’a pas vu de toner depuis la CAN 2019.
Les Présidents des Délégations Spéciales et les Commissaires Centraux sont chargés de faire en sorte que tout se passe bien. En langage administratif, cela signifie : ouvrir les bureaux, croiser les doigts, et espérer que le système ne tombe pas en panne avant 11h.