Conakry 12 Avril 2025 – Aliou Bah est en prison, mais le MoDel n’a pas dit son dernier mot. Et vu l’ambiance, on aurait presque préféré qu’il se taise du moins, c’est ce que pense visiblement le pouvoir en place, plus intéressé par la rédaction express d’une constitution que par les jérémiades d’un parti qui ne contrôle même pas un rond-point.
Ce samedi, pendant que la transition organise son futur politique comme on monte un meuble IKEA sans notice, Moïse Diawara, président des jeunes du MoDel (et porte-parole à temps plein, thérapeute du micro à ses heures perdues), est monté sur scène pour crier dans le désert institutionnel.
« Nous ne sommes pas d’accord avec le choix du MATD pour organiser les élections. »
Comme pour dire « On préférerait que ça soit un organisme indépendant, ou à la rigueur une bande de scouts, tant que ce n’est pas les actuels organisateurs de kermesse électorale. » Mais rassurez-vous, le MoDel a été sérieux. Il a proposé des choses. Des contributions techniques. Oui, monsieur. Des PowerPoint, des Excel, des phrases en Arial 12 bien espacées. Malheureusement, les autorités les ont reçues, les ont regardées, puis les ont lancées dans le même tiroir que la déclaration des droits de l’opposition : celui qui ne s’ouvre jamais.
Et maintenant ? Surprise ! Le gouvernement recycle soudain des idées du MoDel, comme ce bon vieux recensement biométrique. Trop drôle. C’est un peu comme si vous jetiez les devoirs de groupe de quelqu’un… avant de les recopier à l’examen.
Mais le clou du spectacle, c’est le référendum. Organisé façon soirée surprise : personne n’était invité, sauf les organisateurs.
« Peut-être qu’ils veulent nous imposer une constitution », dit Moïse, encore sous le choc d’avoir été écarté d’une consultation nationale aussi ouverte qu’un bunker.
Et là, on atteint le sommet du stand-up politique : le MoDel demande des élections crédibles… pendant que ses leaders sont sous les verrous et que les médias sont plus silencieux qu’un portable en mode avion. C’est sûr, ça inspire confiance.
« Ils savent ce qu’il faut pour qu’on parle de consensus », conclut Moïse.