Référendum du 21 septembre : la CSOR veut un OUI massif, très massif… aussi gonflé que les egos

Conakry, 18 avril 2025 – voici venue la CSOR, une toute nouvelle coalition pro-référendum. Son ambition ? Rien de moins qu’un « Oui » massif, gigantesque, titanesque, pour valider la future Constitution, version 2025.

La Coalition pour le Soutien du Oui au Référendum (CSOR), parce qu’en Guinée on aime les sigles qui claquent comme des slogans militaires, est née de l’union du parti ACP, du CERAG, et de quelques mouvements de soutien venus prêter main-forte, ou au moins faire nombre sur la photo de famille.

Le président de cette joyeuse troupe, Dr Ben Youssouf Keita, a annoncé la couleur :

« Les jours prochains, la CSOR sera dans les villes, les villages, les marchés, les bureaux, les foyers domestiques, et même dans les casseroles si nécessaire ! »

Avec cette coalition, le pouvoir par intérim (qui dure, qui dure…) gagne un nouveau fan-club prêt à faire campagne comme s’il s’agissait d’une coupe du monde constitutionnelle. Les militants promettent de « sensibiliser » la population, un mot doux pour dire matraquer de slogans jusqu’à obtenir un « Oui » collectif, sincère… ou résigné.

« Comme en 1958, 1985, 2010… la Guinée écrit une nouvelle page de son histoire ! », clament les membres de la CSOR, visiblement inspirés par les archives nationales… ou les manuels de récitation d’école primaire.

Ce qui est sûr, c’est qu’on aime bien réécrire la Constitution en Guinée. Tous les 10 à 15 ans, on change la couverture, on bouge deux virgules, et on jure que cette fois-ci, c’est la bonne.

Par ailleurs, ce référendum est perçu par ses promoteurs comme une étape décisive dans la refondation institutionnelle du pays, amorcée après le coup d’État du 5 septembre 2021.

La création de la CSOR marque un tournant supplémentaire dans l’élargissement du front favorable à une nouvelle Constitution. Elle vient renforcer une dynamique de soutien politique au CNRD, malgré des critiques persistantes sur la durée de la transition et les retards dans le calendrier électoral.

Alors que l’opinion publique reste partagée, la campagne pour le référendum s’annonce intense, polarisée, et potentiellement décisive pour la suite du processus de transition en Guinée.