En Guinée, on ne plaisante pas avec la solidarité. Surtout quand elle est équipée d’un routeur présidentiel à détection de détresse. C’est du moins ce que laisse entendre le ministre des Affaires étrangères, Dr Morissanda Kouyaté, lors d’un reportage diffusé en grande pompe par la RTG ce vendredi, jour de retour de 142 migrants guinéens en provenance de Tunisie.
Parmi eux : 12 femmes, 17 mineurs, et une somme de récits à glacer le sang. Agressions nocturnes, expulsions brutales, traques policières, désert comme prison à ciel ouvert… L’aventure tunisienne a viré au cauchemar. Heureusement que le President Doumbouya surfe sur les reseaux sociaux.
Selon Dr Morissanda, le déclic est venu d’un visionnage présidentiel matinal,
«Je le répète sous serment. Il (Le Président) m’a dit, M. le ministre, j’ai trouvé des migrants en Tunisie. Allez les chercher. Il dit qu’il vous a trouvé, le président. C’est lui qui vous a cherché sur le net. Il vous a vu. Il m’a appelé pour me dire, allez les chercher, ramenez-les. Vous êtes ici aujourd’hui, c’est grâce à Mamadi Doumbouya ».
Un récit qui étonne par sa dimension personnelle et directe. À l’ère du numérique, voilà donc le Président devenu témoin visuel du désespoir citoyen via les réseaux sociaux, et réactif au point d’activer, à distance, une opération de sauvetage. Une approche inhabituelle mais présentée comme sincère et urgente.
L’un des rapatriés raconte :
« En Tunisie, ils sont venus avec des machettes. J’étais seul. Ma femme enceinte a été envoyée en Libye. Mon bébé a été arraché. On nous a jetés dans le désert sans eau, sans rien. »
Une femme ajoute :
« Encourageons notre Président. C’est quand tu es en aventure que tu te rends compte véritablement que le Général Mamadi Doumbouya travaille. Il travaille pour les Guinéens. Unissons-nous pour le soutenir. Ce qu’il fait pour toute la population aujourd’hui est incommensurable. Nous n’avons pas les moyens ici. S’il n’avait pas dépêché un vol pour aller nous chercher, nous ne serions pas venus. »