Drame du 28 septembre 2009 : Quand la réconciliation se paie cash pour le ministre Kairaba Kaba

Conakry, 14 Mai 2025 — Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Yaya Kairaba Kaba, a officiellement lancé ce mardi 13 mai 2025 le processus d’indemnisation des victimes du massacre du 28 septembre 2009.

Une décision attendue depuis treize ans, mais qui, selon certains, pourrait se résumer à un simple geste financier camouflant les véritables enjeux de justice et de réconciliation.   « Cette décision historique », selon le ministre, marque « un engagement ferme en faveur de la bonne administration de la justice ». Mais, dans la réalité, la « réconciliation » semble avoir un prix bien précis. 119,9 milliards de francs guinéens : un joli montant pour solder un passif tragique. Ce virement princier se veut un acte de justice transitionnelle, mais certains se demandent si la mémoire collective ne risque pas d’être effacée aussi rapidement que le montant inscrit dans les comptes.

Derrière la solennité des discours et les promesses de paix, se cache une opération où la justice se paie cash. Comme si, après 13 ans d’attente et de souffrance, les victimes n’avaient droit qu’à une réparation symbolique en billets. Un chèque, une signature, et la page du massacre se tournerait aussi vite qu’un transfert bancaire. « La communauté internationale a salué cette décision », a ajouté Kairaba Kaba, qui semble oublier qu’en Guinée, les cicatrices des victimes ne se referment pas avec des millions, mais avec des actes concrets de justice.

Le ministre a pourtant insisté sur la portée de cette action, la qualifiant de « décision saluée par la communauté internationale ». Un joli clin d’œil pour une Guinée en quête de légitimité sur la scène mondiale, mais qui semble tourner en rond dans sa propre réconciliation intérieure. De l’argent, encore de l’argent, et une promesse vague de garantir la non-répétition de ces massacres. Mais à qui la réconciliation profite-t-elle vraiment ?

Les premières indemnisations ont été versées ce jour, sous l’œil ému des survivants. Mais faut-il vraiment applaudir un gouvernement qui règle la souffrance d’un peuple avec des montants aussi calculés qu’une opération financière ? Et pendant ce temps, la justice demeure toujours aussi floue. Combien de responsables du massacre du 28 septembre 2009 sont véritablement punis ? Rien n’est moins sûr.

Le ministre Kairaba Kaba, tout en jouant les bons samaritains de la réconciliation, s’assure que son portefeuille, lui, soit bien rempli. Car, après tout, qui peut résister à la tentation d’offrir la paix avec un virement bancaire ?